
Je suis Karl S. ZANNOU, un constant indépendant spécialisé en conseil agricole conception de micro-projet. Dans le cadre du Projet d’Appui au Développement Agricole et à l’Accès au Marché (PADAAM), j’accompagne les bénéficiaires dans le suivi pré et postfinancement, en tant que conseiller agrobusiness en développement des partenariats productifs (CDPP) dans le modèle, contrat simple (CS), pour la structure contractante OPS/CS; le consortium des ONG APRETECTRA – MRJC-BENIN.

L’appui du PADAAM à l’URFER-C
L’URFER-C est une organisation professionnelle faîtière des coopératives communales des femmes étuveuses de riz des six communes du département des Collines en République du Bénin. À ce titre, elle constitue un potentiel dans la transformation du riz de production locale. Elle dispose d’unités de transformation autonomes ayant en amont, les CCER qui fournissent le riz paddy étuvé et en aval, des acheteurs contractants tels que le CRS et le PAM et des distributeurs/acheteurs ordinaires.
Ce modèle d’affaires correspond aux partenariats productifs de type contrat simple, appuyé par le projet PADAAM. De plus, l’URFER-C ainsi que les CCER sont les seules productrices de riz étuvé dans le Pôle de Développement Agricole (PDA-4) au Bénin. C’est pour ces multiples raisons que le PADAAM accompagne l’institution pour le développement de ses activités.
L’appui de l’OPS/CS/ PADAAM pour l’URFER-C s’inscrit à deux niveaux :
- Suivi préfinancement : collecte de données, élaboration d’un plan d’affaires et validation du plan d’affaires par le CTP (Comité Territoriale de Planification), suivi des acquisitions des équipements et matériels.
- Coaching en gestion et suivi de l’utilisation des équipements et infrastructures mis en place par le PADAAM.
Quelques interventions menées par le PADAAM
En ce qui a trait aux projets mis en œuvre par le PADAAM dans le cadre du partenariat avec l’URFER-C, nous avons déjà eu à élaborer un plan d’affaires dont le suivi a été effectué jusqu’au financement. Nous avons aussi produit un trajet d’accompagnement (TAE) qui est un diagnostic institutionnel d’appréciation du fonctionnement collectif, de la capacité entrepreneuriale, et de la performance de production, suivi d’un plan d’action d’accompagnement.
Ces interventions ont eu entre autres, pour effets:
- La reprise du fonctionnement de la trieuse optique, autrefois en panne, dû au renouvellement des moteurs compresseurs, du filtre à air et autres accessoires.
- L’amélioration de la qualité du produit fini par la mise à disposition d’une vanneuse / épierreuse.
Défis en matière de visibilité du riz étuvé
Pour ma part, le riz étuvé est bien consommé par les populations du Benin, surtout dans les zones rurales et un peu dans les centres urbains. Il est à noter que la disponibilité de la matière première demeure encore problématique. Ce qui ne permet pas aux structures de transformation comme l’URFER-C, de disposer d’une quantité suffisante pour toute l’année. Aussi, la plupart des ménages urbains sont habitués au riz importé. Il faut noter que dans un passé récent, les usines locales ne disposaient pas d’équipements qui dépouillaient le produit fini de toutes ses impuretés. Ainsi, malgré la valeur nutritive du riz étuvé, il était décourageant de mâcher des cailloux dans son assiette.
Selon moi, de plus en plus de consommateurs désirent acheter du riz étuvé, mais celui-ci n’est pas suffisamment disponible dans les centres commerciaux situés en ville. Les cantines scolaires par l’intermédiaire du PAM, ne servent que le riz étuvé aux écoliers. C’est déjà un effort qui amène l’enfant béninois à connaître le riz local. De plus, le fait que l’URFER-C parvienne à créer une proximité avec les producteurs de riz, permet d’avoir une meilleure traçabilité de la matière première. Ainsi, elle s’assure de la qualité du riz mis sur le marché. Enfin, être à l’écoute des consommateurs est une force pour l’entrepreneuriat agroalimentaire.
Pour terminer, je voudrais faire remarquer que le problème du faible taux de consommation du riz local est selon moi, plus lié à la disponibilité et à la couverture du marché, car les participations aux différentes foires dans les grandes villes, se soldent toujours par une rupture de stock.
Février, 2025