

J’ai suivi une formation en informatique et en gestion et comptabilité. Avant de venir travailler avec les dames en 2022, j’ai été secrétaire dans une école pendant une année. La collaboration entre moi et les femmes étuveuses est plutôt bonne car nous entretenons une belle relation. J’apprécie le fait qu’elles tiennent compte de mes préoccupations car elles me demandent régulièrement si le travail se passe bien de mon côté.
Pour ce qui est de l’encadrement que je leur apporte, j’attire toujours l’attention des membres du BE sur l’importance d’agir conformément aux règles dans l’exécution de nos activités. Lorsque je suis avec les étuveuses de riz, je leur rappelle régulièrement de mettre en application l’enseignement qu’elles ont tiré des formations en technique d’étuvage qu’elles ont reçues, notamment l’application des bonnes procédures à chaque étape, pour que le produit fini soit d’une qualité optimale.
Le fait de travailler au sein d’une CCER comme gérante est une opportunité pour moi, dans le cas où j’envisagerais de me lancer dans l’entrepreneuriat. J’y ai acquis de solides bases sur la gestion des dépenses, l’établissement d’un budget, etc. pour éviter des pertes financières. Par exemple, avant, je ne faisais pas de calculs lorsque j’étais amenée à effectuer des achats. À présent, lorsque j’ai une somme d’argent entre les mains, je sais qu’une partie doit être mise de côté et que je dois rester dans une fourchette pour ne pas être en manque d’argent. J’ai aussi appris que la propreté est très importante lorsque l’on se trouve dans un environnement où il y a des produits alimentaires.

Je suis Théodore Houétou, gérant-comptable de la CCER de Bantè. Je suis titulaire d’une licence en comptabilité et audit de gestion et d’une maîtrise en géographie et aménagement du territoire puis de deux certificats, le premier en analyse des affaires et le second en entrepreneuriat et gestion de projet. Avant d’intégrer la CCER de Bantè, j’ai occupé plusieurs postes. J’ai notamment travaillé comme consultant pour l’élaboration de projets de construction de marchés d’agrumes et reprofilage de 42 km de piste cyclable de la commune de Zakpota. J’ai aussi, occupé un poste de consultant-formateur sur la fabrication du charbon biologique à base de balles vides de riz et de déchets biodégradables, etc.
En ce qui a trait au regard que je porte sur les femmes étuveuses avec qui je travaille au quotidien, dans l’ensemble, je pense qu’il y a du potentiel et de l’engagement. Cela dit, il reste encore selon moi des aspects sur lesquels ces femmes doivent poursuivre leurs efforts pour que la gestion de la structure soit optimale. C’est la raison pour laquelle, nous travaillons ensemble pour améliorer leurs compétences en gestion administrative mais également pour qu’il y ait une meilleure assimilation et intériorisation des principes coopératifs qui sont si chers à l’union car ils régulent et orientent la vie coopérative.
Concernant l’accompagnement des membres, l’objectif principal dans notre travail, n’est pas de se substituer aux femmes qui détiennent la primauté des décisions. Nous sommes des conseillers qui aidons au développement et à l’amélioration de la gestion économique au sein des coopératives. Donc pour y arriver, nous devons nous baser sur les documents statutaires de l’organisation, à savoir les statuts et règlements, le manuel de procédures de gestion administrative et financière, les principes comptables et bien d’autres règles de gestion et de principes coopératifs. Pour que les femmes puissent bien assimiler tout cela,ce n’est pas toujours facile. Il faut donc y aller avec méthode et stratégie afin de faire comprendre à l’ensemble et surtout à l’équipe dirigeante, les procédures et les règles en vigueur pour chaque action ou activité à réaliser. À ce titre, je suis heureux de constater que ma responsable comprend mieux désormais, les procédures et élève son sens d’analyse.
Travailler à titre de gérant au sein d’une CCER, pour ma part, c’est comme exécuter les tâches d’un coordonnateur, d’un chargé de programme ou encore d’un directeur. Sur le plan professionnel, cela a un avantage considérable, notamment au niveau de la maîtrise de la gestion administrative et organisationnelle, de la comptabilité d’entreprise et en particulier celle des coopératives. Cela me permet de comprendre et de mieux maîtriser la vie coopérative, le raisonnement féminin, la délégation du pouvoir et enfin le leadership qui est important dans la direction d’une structure. C’est une vraie opportunité pour moi de travailler en tant que gérant aux côtés de ces femmes.
J’ajouterais que, mon souhait le plus important est de former les membres chaque année à la prise de responsabilité, et à la maîtrise du rôle d’un membre du CA et du CS (conseil de surveillance) afin que chaque nouvelle équipe qui remplace une autre, soit plus performante à chaque fois.

Ma formation universitaire en finance et comptabilité m’a permis de travailler entre autres, comme assistant comptable dans une unité de transformation de manioc, avant de rejoindre la CCER de Ouèssè, d’où je suis originaire. J’y travaille en tant que gérant depuis 2022. Je porte un regard plutôt favorable sur les membres de la CCER. Ce sont des femmes formidables et déterminées dans l’accomplissement des tâches qui leur incombent. Les membres du bureau exécutif (BE) par exemple, ont une volonté tenace de produire des résultats. Elles savent se fixer des objectifs et bien que parfois, elles ne parviennent pas à les atteindre totalement, tous les moyens possibles sont mis en œuvre pour aller dans ce sens.
Cela dit, je reste toujours à leur disposition pour quelque besoin que ce soit. Le machiniste et moi-même, sommes là pour leur donner des conseils, notamment lorsqu’elles sont amenées à prendre des décisions qui vont à contresens de l’atteinte des objectifs. Elles sont toujours à l’écoute de nos recommandations et si elles considèrent que celles-ci sont pertinentes, elles le prennent en compte. Cette façon de procéder est bénéfique pour elles, car ça leur permet d’améliorer leur façon de faire et d’être plus performantes dans l’exécution de leurs tâches en tant que gestionnaire.
Un des défis auquel je suis confronté, est ma capacité à me faire comprendre par les femmes. Parfois, ça leur prend plus de temps pour bien saisir l’importance des informations que je leur donne. Mais à force de répéter les choses, elles finissent par comprendre et on essaye au fur et à mesure, de corriger certaines choses ensemble. C’est ainsi que je procède pour les amener à être des femmes battantes et axées sur l’atteinte des objectifs.
Partout où l’on travaille, on gagne quelque chose de plus. Le fait de travailler avec les femmes étuveuses, m’a appris énormément de choses sur la façon dont on doit vivre en société avec la femme. Beaucoup d’organisations ne sont composées que de femmes, par conséquent, si un jour, je suis amené à travailler pour ce genre d’organisations, j’aurai déjà une idée de ce à quoi m’attendre et en cas de difficulté, je serai mieux outillé pour y faire face. Par ailleurs, ce que je gagne sur le plan professionnel est encore mieux par rapport à mon parcours académique, car l’URFER-C nous offre beaucoup de formations sur la gestion comptable et administrative. Et je considère que c’est un atout pour moi, car c’est un peu comme une formation en continu.

On m’appelle Sorokou Fousséni, je suis titulaire d’une licence professionnelle en finance et comptabilité. Lorsque j’ai obtenu le poste de gérant du centre de traitement communal de Savalou en juillet 2021, les femmes étuveuses m’ont offert un accueil chaleureux, ce qui a renforcé ma volonté de rester travailler à leurs côtés. Je considère que ce sont des femmes battantes et joyeuses, qui rendent l’atmosphère de travail agréable par leur bonne humeur. De plus, elles témoignent énormément de gratitude à l’égard du travail que j’accomplis et elles reconnaissent l’impact que cela peut avoir sur le chiffre d’affaires. Lorsque je le peux, il m’arrive parfois de leur rendre quelques services pour faciliter leur travail.
Quant aux membres du BE (bureau exécutif), cela est facile de les accompagner car lorsqu’elles commettent des erreurs elles le reconnaissent et j’apprécie cela. Je l’ai ai surtout aidées à s’améliorer au niveau de la comptabilité. Mon souhait pour l’avenir est que notre chiffre d’affaires augmente et que notre riz soit toujours de bonne qualité. Je mets en œuvre tous les moyens pour que l’on puisse atteindre nos objectifs. Par exemple, avant que la période de demande de crédit arrive, je suis très assidu au niveau de la mobilisation des dossiers pour qu’il n’y ait aucune négligence due à des retards et je les aide pour la recherche de marché au niveau local. Je travaille beaucoup sur le terrain également pour m’assurer que les activités de transformation se fassent dans le respect des normes.
Le fait de travailler pour la CCER de Savalou, me permet de mettre en application les connaissances acquises au cours de ma formation en comptabilité. Grâce à cet emploi, je ne suis pas au chômage et ça me permet de subvenir aux besoins de ma famille.
Février, 2025