
Madame Augustine Agbanrin est perçue par les membres et employés de l’URFER-C, comme une personne très active et dégourdie, dont l’arrivée à la tête de l’union, a apporté un souffle de changement et une nouvelle dynamique d’amélioration.
La présidente de l’URFER-C en quelques mots
Je m’appelle Augustine Agbanrin, je suis membre de la CCER de Bantè et présidente de l’URFER-C depuis novembre 2023. J’ai commencé l’étuvage du riz en 2010. Par le passé, j’ai été animatrice dans une ONG de la commune de Bantè et lorsque les projets ont pris fin, je suis entrée dans la transformation du riz en tant que simple étuveuse et avec le temps, j’ai fini par être la secrétaire de la CCER de Bantè.
À mon arrivée, je me suis activement impliquée dans les initiatives visant à regrouper les femmes étuveuses et à leur doter d’une structure pour qu’elles puissent réaliser leur activité avec efficacité. Avec le temps, on a créé des coopératives villageoises que les étuveuses ont progressivement intégrées. Par la suite, nous nous sommes regroupées en coopératives communales par le biais de l’URFER-C, car on a constaté que c’était important de se constituer en organisation régionale.
C’est ce qui m’a permis de gravir les échelons, jusqu’au poste de présidente de l’URFER-C.
L’accès à la tête de l’union et les principaux défis
J’ai souhaité accéder à la tête de l’union car en tant que femme étuveuse qui était impliquée dans les activités de transformation, j’avais le sentiment d’avoir une motivation plus grande que ceux qui m’ont précédée, notamment en ce qui concerne l’atteinte de nos objectifs. J’avais une profonde volonté de mettre en œuvre tous les moyens pour rechercher de nouveaux marchés et offrir plus de visibilité à notre organisation, afin d’accroître la vente de notre produit.
Le principal défi auquel j’ai été confrontée en accédant au poste de présidente, était la recherche de financement, afin que les femmes étuveuses puissent continuer à avoir accès aux crédits dont elles ont besoin, pour réaliser la transformation à grande échelle. Il y a aussi l’accès au marché qui a été un autre défi. Avant mon arrivée, énormément de moyens avaient été déployés pour accéder au marché institutionnel et lorsque je suis arrivée, on a enfin pu décrocher le marché avec le PAM (Programme alimentaire mondial) et le CRS (Catholic relief service)
Relations avec les membres
Je constate avec joie, que l’URFER-C est chanceuse d’avoir des femmes étuveuses motivées qui font bien leur travail. C’est à nous de poursuivre les efforts afin de mettre les fonds à leur disposition, pour perpétuer cet engouement envers leur activité. En effet, elles ont conscience que c’est en travaillant, qu’elles pourront bénéficier de beaucoup de choses, grâce aux bénéfices de la vente de leur produit.
Sur le plan professionnel, les présidentes communales et moi-même, entretenons une relation d’affaires et avec le temps, une certaine confiance s’est établie entre nous. Les membres du réseau sont satisfaits de la transparence qui demeure au sein de l’union car elles ont le sentiment de comprendre tout ce qui se passe. De plus, cela les encourage à envoyer leur produit au centre de traitement final de Glazoué (CTF) en toute confiance car elles ont la certitude, qu’il y aura un retour sur la vente.

L’impact social et économique du riz étuvé
Nous avons choisi le riz étuvé car il est plus riche en vitamines que le riz blanc. Le trempage à l’eau chaude et la mise en vapeur permet l’infiltration des vitamines à l’intérieur du riz. De plus, comme c’est un riz qui est facile à préparer, les femmes étuveuses elles-mêmes l’ont adopté, elles le consomment à la maison avec leurs enfants. Lorsque les clients achètent notre riz, cela améliore le chiffre d’affaires, ce qui permet aux femmes étuveuses d’assurer les dépenses liées à l’éducation des enfants (scolarité, habillement, nourriture) aux côtés de leurs époux.
En résumé, si un ménage décide de consommer le riz étuvé « Saveurs des Collines », il doit savoir qu’il participe au développement des femmes étuveuses de riz des Collines et au développement du Bénin en général. Et en contrepartie, il acquiert un équilibre alimentaire.
Quel avenir pour l’URFER-C ?
Je souhaiterais que l’URFER-C soit reconnue pour la vente du riz étuvé, sur le plan national et pourquoi pas international. Pour ce faire, nous devons accroître considérablement notre production. Et je sais que nous sommes capables de le faire car nous disposons d’une ressource humaine importante par le nombre, environ 1500 femmes étuveuses. Un autre objectif qui me tient à cœur, est d’inciter encore plus de femmes à intégrer le réseau et plus particulièrement les jeunes dames. La pratique des activités de transformation à mon sens, les aidera financièrement, ce qui leur permettra de sortir de la précarité et mieux supporter les charges familiales. Je voudrais aussi qu’à travers leur intégration au réseau, elles comprennent qu’en tant que femme, on peut créer sa propre entreprise et s’épanouir.
Les partenaires de l’URFER-C (MDB, CECI, PADDAM, PAM et CRS)
Je remercie infiniment nos partenaires pour les appuis qu’ils apportent à l’URFER-C. Je leur fais la promesse qu’on ne les décevra pas et que nous allons maintenir le cap pour perpétuer l’œuvre de l’URFER-C et avoir un impact sur la vie de beaucoup femmes dans la région.
Février, 2025